Qui veut être cool?

La grande star du reggae, Tiken Jah Fakoly était dimanche à Ouaga, en concert au stade du 4 août. Le concept « un concert-une école », tous les fonds vont pour construire une école.

Le concert commence à 14h avec une première partie. Très bien, pour acheter les places en avance (« c’est le concert du siècle »), on arrive en avance 13h30. Ouah c’est bizarre ya personne (l’action moisie commence à sentir).

Direction le maquis 1 : jusqu’à 15h, bilan 2 coca, une bière, un oeuf dur.

A 15h30, on décide de bouger vers le stade, on sait jamais, il y a peut être la première partie qui se prépare (entre temps on a perdu l’espoir qu’il y ai du monde).

Toujours rien.  Direction maquis 2, où l’on fait du business avec le vendeur talentueux de bracelet rasta.

Le vendeur rasta de bracelet (et sa flûte)

Notez la portée symbolique des inscriptions (« God is cool », « God is big rasta », « Rasta Jah »…).

God is cool

God is cool

Mais le mieux, c’est que comme il peut les faire en direct en moins de 7 minutes, on a passé une grosse commande, parce que nous aussi on trouve que Bob est cool et qu’avec le bracelet tu es encore plus proche de Bob (donc plus cool). Du coup, si vous voulez absolument le bracelet qui va faire de vous le meilleur et le plus classe des rastas, j’attends votre commande.

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A 17h, on se renseigne un peu et on apprend que Tiken Jah, arrive à 18h à l’aéroport (cool!) et que du coup il sera là pas avant 20h

Le stade du 4 août

Le stade du 4 août

Alors maquis 2 jusqu’à 19h: deux bières, un oeuf dur (oui j’aime bien), un sandwich avocat tomate, un autre viande-oignon.

L'agent de l'ordre. Notez la carrure

L'agent de l'ordre. Notez la carrure

Tiken jah

Finalement, le concert commence à 20h, fini à 23h mais c’était vraiment bien. En plus, maintenant je me sens un peu plus proche de Bob.

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Cette année, je sauve le monde

Qu’est ce que je fais dans ma vie de tous les jours (à part boire des bières et jouer au foot)?

Je travaille au 2iE, l’institut international de l’eau et de l’environnement, école d’ingénieur d’Afrique de l’Ouest (trop classe, c’est une enclave diplomatique et on a une adresse mail en .org!). Je ne mettrais pas d’autre mot clef, sinon Google va repérer…

bebe-phoque

Bref, comme vous le savez le monde traverse une crise sociale, identitaire et surtout environnementale. [peut être financière mais je suis pas sûre encore]. Si l’on écoute les écolos extrémistes qui se reconnaîtront, on tue tout le monde et on sauve les bébés phoques. Ou alors, on essaye de trouver la solution où la somme des bénéfices individuels et collectifs est la plus élevée. Sinon, on trouve le juste milieu.

800px-flag-map_of_burkina_fasosvgJe sors les premières phrases (choc) de mon rapport : « Le Burkina Faso est un des pays les plus pauvres du monde et plus de 23% de  ses importations d’hydrocarbure sont destinées à la production d’électricité. 80% de la population est rurale et seulement 5% de la population (rurale et urbaine) a accès à l’energie électrique. Comment concilier le développement rural, environnement et  limitation de la balance commerciale dans un contexte d’augmentation du prix du pétrole et des produits alimentaire? »

Les biocarburants ne sont pas LA solution bien sûr, mais peut permettre à certains villages de d’être quasiment autosuffisant en énergie. En gros, on a une plante miracle (le Jatropha, wiki et le site propagande), des moteurs qui produisent de la force motrice et électrique et qui fonctionnent au Diesel. On presse les graines de Jatro, on met l’huile dans le moteur et bam ça fait de l’électricité. (pour les geek le site du PNUD-PTF, FX c’est pour toi)

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Je sauve le monde en dimensionnant plus ou moins les projets de ce type. Ca fait : « Un village de x hab à un besoin B en énergie par an. Le moteur M a un rendement R en énergie mécanique, la presse a un rendement R d’extraction et consomme y kWh, le moteur consomme L litres/heures à une charge de 80% ect… » pour à la fin arriver à BESOIN du VILLAGE => HA JATROPHA (ou autre plante) en terme énergétique.

Et donc il y a plein de problème. Forcement.

1) Le rendement / ha du Jatropha est trop pourri, alors que tout le monde pensait il y a 5 ans que c’était la plante qui poussait en milieu sec et qui donnait plein de graine. Du coup, pas mal d’investisseurs étrangers ont investi sur le Jatropha et ont planté, donc il faut valoriser quand même ce truc.

2) Récolter, sécher, presser, décanter ça prend énormément de temps. (oui mais combien?)

3) Integrer l’huile dans les moteurs c’est pas si simple, ça marche bien que si l’huile est assez chaude sinon on abime le moteur.

4) C’est quoi le besoin / hab en énergie dans un village de la brousse qui a toujours vécu sans électricité?

5) le manque cruel de données

6) ect…

Mais normalement, à la fin on devrait arriver à trouver.

Et sauver le monde.

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Star Wars, épisode 7

Une idée pour les futurs réalisateur de la saga Star Wars (qui vont sûrement regarder ce site, on n’en doute pas). Le village troglodyte de Niangsogoni (paye ton nom).

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Donc là c’est encore 35 km de pistes à partir de Sindou (donc une heure environ, en essayant d’éviter les poules qui se jettent sous les roues).

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Le village se situe sur la falaise mais n’est plus habité depuis une dizaine d’années.  C’est du à la mondialisation (bouh) et aux pressions humaines (trop d’humains sur Terre) et à la paix (la falaise, c’est bien pour se protéger). Bon disons que pour avoir un peu plus à manger, il fallait descendre.

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Le village n’est pas exactement troglodytique comme le veut la définition mais est en fait une concentration de grenier et d’habitations…

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C’est assez étrange, voilà des greniers à grains.

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La hutte du chef décorée.

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Les maisons sont faites en banco (argile) et tiennent encore super bien même si une petite protection style « patrimoine mondiale de l’humanité » ou « monument historique » ou encore « attention site d’exception, ne cassez pas tout pour faire un complexe de parapente… » serait la bienvenue…

Puis il y a des termites aussi.

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Bref, je trouve que ça fait un bon décor pour star wars.

Les pics de Sindou

Dans le sud du Burkina, déjà il fait moins chaud (ouais!), il y a de l’eau (un peu plus) et surtout ce n’est pas plat (enfin c’est valloné).  Du coup, les quelques touristes  en manque de verdure vont dans le coin.

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De Banfora, la plus grosse ville du coin, il faut faire 50km en moto (notez la classe sur la Yamaha), sur des pistes cabossées pour arriver à Sindou, petit village de 2000 habitants (sans compter les enfants de moins de 15 ans, soit environ 4000 habitants).

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Quelques photos prises  sur la route :

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Sindou, gagne pas mal de sous grâce à ce tourisme, mais leur ligne de courant installée depuis 2007 est en panne depuis 2008 car un truc marche pas (et n’est pas réparé) .

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L’origine des pics est assez mysterieuse, si vous voulez vraiment savoir, je me renseigne quand j’ai le temps et que je m’ennuie sur Internet.

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Petite ballade de 3 heures autour des pics, c’est dur, c’est chaud, mais c’est vraiment beau. D’ailleurs pour tous ceux qui croyaient aux pubs Rexona avec la nana qui court dans le désert et qui à un v dans le dos, bah ça marche pas.

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Les métiers alternatifs

A Ouaga, si tu n’es pas ministre ou blanc tu es pauvre à priori. Par contre tu dois aussi gagner de l’argent pour manger. Forcement, un nombre impressionant de métiers alternatifs existent. Certains sont plus ou moins lucratifs et d’autres plus ou moins fatiguants…

Le vendeur de carte téléphonique :

Au BF, le forfait téléphonique n’existe pas (ou peu), on recharge les portables à la manière des mobicartes. Comme téléphoner coûte cher, et que beaucoup de burkinabé ont un portable, il y a un marché potentiel pour le vendeurs de cartes. Il se balade dans la rue, toute la journée avec un baton ou il scotche les cartes. On trouve environ 2 vendeurs de cartes par carrefour. Autrement dit le marché est saturé et ces pauvres vendeurs ne gagnent rien…

Les autres vendeurs

On peut trouver aussi  des vendeurs ambulants de lotus (mouchoir en papier), oeufs dur, vêtements, cigarettes. Ce petit business est très peu rentable, mais il faut manger et investir en même temps dans la marchandise mais au moins quand on a envie d’un oeuf, on le trouve…

Le vendeur d’eau :

Paradoxalement, c’est dans un des pays où il y a le moins d’eau que l’on a le plus soif.  Le commerce de l’eau est donc florissant.  On peut donc acheter de l’eau en sachet (pas en bouteille, c’est rare) comme un sachet de pâtes. Surtout, ce qui est trop bien, c’est que le sachet (en plastique) se retrouve forcement par terre une fois vidé, comme ça on peut avoir des champs plastifiés qui deviennent (presque) artistiques

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Le vendeur bonus

C’est la version améliorée du vendeur de cartes téléphoniques, à la différence près qu’il est moins mobile. Il se balade avec un petit « chariot-armoire » où l’on peut trouver la compil de tout les autres petits vendeurs: mouchoir en papier, bonbon, cigarettes, cartes téléphoniques…

Le parqueur

Comme une moto se vole en moins de 5 min (j’ai déjà perdu ma clef de moto et on peut la faire démarrer en 5 min avec l’aide d’un mécano) et que les antivols c’est lourd et cher, il y a des gardiens de moto devant les maquis ou magasins. Ils rangent la moto, la surveillent, la nettoient et quand ils sont gentils ils vont même jusqu’a mettre un carton sur la selle pour que ça ne soit pas trop brulant. C’est pas mal comme petit boulot mais dur à trouver.

Le rechargeur de téléphone portable :

10% de la population a un téléphone portable, mais seulement 6% ont l’éléctricité (même à Ouaga, il y a des secteurs sans électricité). D’où le problème de rechargement de la batterie. Le chargeur de batterie, à généralement accès à une prise (avec des multiprise autour), qu’il aménage en petites cahutes. Le propriétaire du portable amène l’objet, reçoit un ticket et revient 3 heures plus tard. Ca coute 100 FCFA, l’équivalent d’un repas le moins cher…

Le rasta vendeurs d’objets d’art et autres merdes

Lui, il reste dans le centre où les rares touristes se baladent et il essaye de vendre sa camelote. Mais il connait aussi parfaitement les heures de départ et d’arrivée des vols internationaux. Le bar de l’aéroport c’est aussi sont domaine. Comme il est un peu artiste et forcement cool (c’est un rasta) parfois il peut même gagner une bière si le touriste du bar de l’aéroport doit liquider ces francs CFA. Ca marche pas trop mais mieux que vendeurs de cartes téléphoniques…

Le mécanicien

Tout le monde se déplace en vélo ou moto. Le goudron, s’il est présent est souvent aléatoirement entretenu et le risque de crevaison n’est pas nul. Le risque de panne est aussi très élevé parce que les motos sont soit des P50 (mobylettes de peugeot) ou des scooters fabriqués en chine (donc de la grosse merde).  Donc, à tout les coins de rues, il y a un ou deux mécano avec trois ou quatre outils qui attendent la panne. C’est super utile. D’ailleurs, je m’améliore en mécanique vu que j’ai une grosse daube chinoise comme moto. J’y vais environ toutes les semaines, et mon mécano de quartier va commencer à me faire des prix…

Le vendeur d’essence, souvent couplé avec le mécanicien, vent l’essence par bouteille de 1L. C’est souvent de l’essence de mauvaise qualité, un peu coupé au beurre de karité selon les rumeurs, mais c’est encore une fois très pratique parce que les motos n’ont souvent pas de jauge à essence.

Puis, on trouve aussi plein d’autres boulot alternatifs, tout se vend et tout s’achète souvent à des prix dérisoires mais ça permet de faire manger quelques familles…

Vous remarquerez que les femmes font peu de boulots alternatifs, elles sont souvent au marché à vendre les productions ou à s’occuper des enfants (le bon concept l’homme par à la chasse et la femme au fourneau).

Les crocos

Bon, le foot est toujours aussi important mais je ne vais pas raconter tous les événements footballistiques de la semaine, cela prendrait du temps et ce n’est guère très varié.

Ouaga c’est un peu l’anti-venise.  La ville à non-tourisme. Globalement, il n’y a rien « à faire ». Mais en fait beaucoup quand on commence à y vivre un peu…

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Il y a quand même une attraction, à 30 km de la ville : « la mare aux caïmans sacrés ».

A l’entrée, on a le choix d’acheter ou pas un poulet vivant pour donner à son  croco préféré.

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Une fois que l’on a bien amadoué son croco/caïman/alligator (on sait pas vraiment ce que c’est), on peut faire joujou avec et rêver de sacs (parce qu’en fait le croco c’est doux).

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Notre poulet vivant était un warrior.  Il a esquivé plusieurs fois les crocos (à la fin il s’est fait bouffé quand même, héhé)

Ensuite, on fait des rencontres passionnantes : un couple de CRS-fachos-gay? français, qui « parlent comme si c’était la guerre » et qui « veulent échanger leur chemises ralph lauren contre des objets d’artisanats » dixit les villageois, les gens qui visitent/vivent en Afrique n’ont pas tous de bons sentiments…[notez la magnifique matraque…]. On s’est quand même bien marré à les voir se trémousser devant les crocos…

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Les paysages de brousses

La brousse… Quelques images de mes excursions hors Ouaga.

Les baobabs et les petits villages :

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La terre nue est en fait des champs de mil, sorgho ou maïs. A cette époque de l’année, il n’y a plus rien sur les sols.

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L’arbre est un karité, arbre sacré ici, on ne les coupe jamais, le fruit est utilisé pour faire le beurre de karité (cosmétique ou consommation humaine), l’écorce, les fleurs ont des propriétés médicinales… bref le karité a une grande valeur !

Ensuite, dès qu’il y a un barrage ou une retenue d’eau, c’est completement différent.

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Ici à Bagré, dans le Sud-Est du Burkina, célèbre pour sa production de riz irrigué. En 200 m, on passe d’un paysage rouge et sec à des champs ultra verts.

Juste à côté, le barrage permet d’avoir une pâture pour les ânes et boeufs

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Encore quelques images de barrages dans les environs de Ouaga :

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Comme vous l’aurez compris, ces  barrages font partis des rares ressources du Burkina, qui n’est traversé par aucun grand fleuve (contrairement au Mali et Niger) et qui subit un important processus de désertification.

Ceci dit,  je reste fan des baobabs :

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La fête de la femme – Ballon II

Le 8 mars, fête de la femme, est un jour férié au Burkina, toutes les femmes ont le pagne de l’événement, les hommes souhaitent bonne fête aux femmes et l’université était en ébullition.

Le premier Bissap point

(bissap=oseille local qui fait un sirop un sucré, rafraîchissant et rose).

Qu’est ce qu’un fichier pdf et qu’appelle t’on « télécharger » pour les étudiants masculins ? Justifier.

Comme faire du sport quand on est une fille au BF, c’est pas gagné, pour leur fête, les étudiantes de l’école ont organisé un match de foot Kamboinsé-Ouaga, ce qui se résume à un Grignon-Paris, les licences étant à la campagne et les masters en ville.

foot kamboinsé

Après une crise au sommet pour cause de prétage de joueuses (c’est comme si une rennaise venais jouer à l’INAPD…), le match commence et il n’est pas question de perdre.

foot

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On a même droit au coach camerounais qui nous fait un speech de 10 minutes « les filles je vous ai vu jouer, vous pouvez les battre » , « c’est que du mental, moi je crois en vous… » [notez la chemise bleue, le petit stylo pour faire la technique et le porte pass, ultra classe].

coach foot

On a aussi les maillots (blanc et vert contre blanc et bleu,  comme toutes les joueuses sont noires et que c’est la première fois que je les voyaient c’était parfois chaotique…) et le match se finit avec un penalty raté [boulette].

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Score final 1-1, comme ça pas de déçues et on peut boire le monaco local (sirop de bissap + bière burkinabè) et tout le monde est content 🙂 .

Finalement, en césure, on boit des bières et on joue au foot 🙂

Le ballon I

A Ouaga, le sport c’est une histoire que l’on peut résumer comme suit :

Lorsque tu nais, tu as une alternative (ou deux possibilités), soit tu es un garçon, soit tu es une fille.

Si tu es un garçon tu es sauvé, sinon tu as une alternative (ou deux possibilités), soit tu es riche, soit tu es pauvre.

Si tu es riche, tu es sauvée. Sinon tu as une alternative (ou deux possibilités), soit tu as un ballon, soit tu n’en as pas,

Si tu as un ballon (et des copines), tu es sauvée. Sinon tu as une alternative (ou deux possibilités), soit tu connais quelqu’un qui a un ballon, soit tu habites dans un quartier où le concept de ballon n’existe plus…

Dans le village où j’habite (bon c’est pas vraiment un village mais l’esprit y est, plus d’info plus tard), je m’entend bien avec Rasmata, une burkinabè qui n’habite pas loin. Après, une petite heure de question (avec jamais de réponses précises vous l’aurez compris), j’arrive à savoir que des filles jouent au foot souvent. Parfait, rendez vous dimanche, au lycée municipal. Après avoir fait une petite chasse au ballon pendant 2h, on a enfin un ballon (notez la classe du ballon, je sais vous êtes jaloux), une équipe de filles et un terrain.

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Bon, en fait ces filles, n’ont jamais joué au foot de leur vie, ni fait de sport, et sont souvent assises sur le terrain pour attendre la balle. Mais ça les fait vraiment rire en tout cas et moi ça me fait découvrir les « vraies » burkinabè et surtout côtoyer des filles (au labo le taux de filles est de 1/10 avec une fille, moi…) et s’« intégrer » à la population dans la limite du possible. De toute façon, je ne parle pas (encore) trop bien le moré et quand je cours à 15h (ie 37°C) forcement, je prends cher et je suis blanche (enfin rouge).

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Et les burkinabè filles se font pas marcher sur les pieds par les footeux mecs qui veulent squatter le terrain. A chaque tentative d’intrusion, ils se font virer comme du poisson pourri et n’essayent généralement pas trop de revenir…

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Ca parait trop bien, trop cool, mais la plupart n’ont pas les moyens de s’acheter des affaires de sport, ni des chaussures et forcement au bout de 10 minutes elles avaient mal aux pieds et la fatigue montre bien qu’elles travaillent dur et ne mangent souvent qu’un repas par jour…

La nourriture I

Bon, on va le dire franchement, la spécialité du Burkina ce n’est pas la nourriture…

Le midi s’offre à moi 4 options :

1) Rentrer chez moi

Risque de mort pour non port de casque en moto 20%

Risque d’intoxication alimentaire 0%

Diversité du repas 8/10

Émission de CO2 : 60 g/ trajet si je roule à l’huile de Jatropha, 243 g/trajet si je roule au diesel

Coût du repas : 2000 FCFA

Possibilité de faire une sieste mais Productivité post sieste nulle

2) Manger au RU

Temps d’attente pour faire bouger la grosse qui nous sert : 15 min (mais 20 min gagnées parce qu’on passe devant les étudiants, être stagiaire c’est ça la classe!)

Risque d’étouffement avec une arrête de poissons : 30%

Diversité du repas 2/10 (riz sauce tomate, riz gras, riz sauce arachide, tô…)

Contribution au déficit du Burkina par la consommation de riz importé de Chine et à la dégradation de l’agriculture paysanne : 100% (0% si tô)

Bonus « ambiance avec l’équipe du Labo » mais Malus « j’en ai marre d’entendre le Camerounais dire qu’il est le meilleur et le Malien dire que c’est mieux chez lui alors que c’est pareil »

Estomac rempli à 150%

Coût du repas : 300 FCFA

3) Manger à la Kfet

Incertitude élevée sur les stocks : chance  de 1/3 d’avoir droit au sandwich avocat tomate et 1/3 de chance de ne rien avoir du tout

Bonus : sirop de Bissap

Diversité 4/10

Risque d’intoxication alimentaire + 20% si l’on prend le sandwich à la viande (indéterminée)

Développement de l’activité commerciale du campus et intégration à la vie étudiante (on leur passe pas devant comme au RU)

Temps d’attente quasi nul sauf si l’ingrédient n’est pas disponible

Coût du repas : 400 FCFA

4) Les hamburgers d’en face du campus

Mystique, on ne sait pas de quoi la viande est composée

Bonus crudité :  lorsqu’il y a des tomates et bonus US avec le ketchup

Chaleur : 45°C parce que pas à l’ombre

Possibilité de faire un tour dans la brousse avoisinante et même aller jusqu’au barrage (niveau d’eau presque nul)

Contribution au développement local de l’artisanat de hamburger : 60%

Risque d’avoir un peu mal au ventre après

Risque de vraie sieste post pendriale

Coût du repas : 500FCFA/hamburger

Conclusion :  on alterne et on fait un peu la sieste de 13 à 14h30 …